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Le tram à k'vaux

 

 

Le tram à k'vaux de Péruwelz à Bonsecours

Avant même l'achèvement des nouvelles artères, avant la construction de la gare et la poursuite du plan d'alignement, un nouveau mode de transport, tenant à la fois du chemin de fer et de la diligence, apparut en ville: le tramway dit "américain», traduit en péruwelzien par « tram à k'vaux ».
Un Arrêté Royal du 13 mai 1880 accordait à François Delattre et Edouard Pilverdier, la concession de la ligne, établie sur la voirie communale, de la gare de Péruwelz à Bonsecours.La remise et les écuries occupaient la gauche de la rue Duez, y compris le coin de la Place Deflinne.
A l'origine, la voie aboutissait à Bonsecours dans la cour de l'auberge "A l'Arbre Vert», mais les réclamations des concurrents de l'aubergiste imposèrent l'arrêt quelque cinquante mètres plus bas.

Le premier terminus à l'Arbre vert

En principe, le convoi effectuait huit trajets par jours, correspondant aux horaires des trains. Mais les jours de grande affluence,en été, lors des pélerinages importants, le programme était bouleversé.



 

Parfois trois ou quatre équipages descendaient et remontaient aussitôt, utilisant l'évitement de la Verte-Chasse . En passant dans la rue du Moulin, si étroite encore, l'allure du convoi devait ralentir au pas d'homme.


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L'évitement de la Verte-Chasse

Sur deux kilomètres et demi de parcours, l'attelage de deux ou trois chevaux tirait de petites voitures fermées avec banquettes longitudinales, les voyageurs étant assis face à face, plateformes ouvertes aux extrémités  et, en été, des «baladeuses »,plate-formes couvertes à banquettes perpendiculaires aux barres de sûreté.
Il y avait donc deux modèles de voitures, deux exemplaires de voitures ouvertes réservées au trafic d’été et six exemplaires de voitures fermées. Les voitures étaient bidirectionnelles ; au terminus il fallait changer l’équipage et l’atteler à l’autre extrémité du convoi. De conception simple et d’aspect rectiligne elles comportaient de nombreux accessoires en fer forgé typiquement de style « belle époque » .La couleur a varié au cours des années  en se cantonnant dans les tons de verts et bruns foncés.Mais c’est dans le domaine de la publicité mobile que ce tram semble avoir pris une initiative d’avant-garde. Les cartes postales nous donnent à voir sur les plateformes  des publicités vantant les qualités de marques de lessives ou de savons.


Le voyage, par beau temps, prodiguait des agréments.Le long des harnais, des grelots tintaient en guise d'avertisseur. C'était plus gai que des klaxons.! On payait vingt-cinq centimes pour le parcours entier, mais il y avait des arrêts sur demande.


Pendant la Grande guerre, les Allemands, réquisition des chevaux oblige, remplacent les équipages par une locomotive à vapeur et utilisent les voitures pour le transport des blessés vers le pensionnat des Maristes transformé en « kriegslazareth ». A cet effet ils ont établi un embranchement au carrefour de la rue de Blaton. Une deuxième déviation avait même commencé à être aménagée par le Vieux chemin de Leuze pour rejoindre le château de l’Hermitage via le Mont de Péruwelz. Elle n'aboutit jamais.


A l’armistice le « tram à k’vaux » avait définitivement cessé ses activités et en 1923 la voie fut entièrement déferrée.

Sources :
>Péruwelz au fil du temps..(tome III),Solange Philippart
>Bonsecours  au fil du temps..,Solange Philippart
>Tram Magazine 1978 n° 12  

 

Date de dernière mise à jour : jeudi, 12 octobre 2023