La Belgique a été occupée par la France peu après la Révolution. L'administration postale a donc mis en place des marques postales linéaires (marques postales apposées à l’aide d’un cachet encreur de forme rectangulaire) sur le même modèle que celui de la France. La poste française a utilisé des marques contenant le numéro de département (exemple 86) et le nom de la ville de départ en lettre capitales. Le département de Jemappes a été sous administration française du 1er octobre 1795 (après un premier épisode en 1793) au 1er mars 1814. Son numéro de département était le 86. Péruwelz, encore bourg à l'époque, est un des quatre bureaux de distribution de ce département, il ne dispose pas de cachet postal. Le service des postes est exercé à Péruwelz d'une manière très rudimentaire. Une personne désignée en qualité de messager assure chaque jour à pied le transport du courrier de Péruwelz à Leuze et retour. Les plis mettent une semaine pour être remis à leurs destinataires. Louis Deneubourg, messager à Leuze, est le premier nommé à la même qualité à Péruwelz par arrêté pris par le maire du bourg de Péruwelz (Charles Joseph Messine) le 25 octobre 1802. Mais le service n'étant pas exécuté, pour les intérêts des négociants de l'endroit, un nouvel arrêté désigne en remplacement le sieur Courtin. Celui-ci, afin d'essayer d'organiser un service plus rationnel, est chargé de recruter à son compte des messagers qui se rendront chaque jour à Leuze et à Condé. Passant sous le régime hollandais, le service des messagers-piétons de Péruwelz à Leuze est toujours en vigueur, mais il change constamment de mains.
Le service laisse à désirer : le courrier n'arrive pas régulièrement et des réclamations de plus en plus fréquentes sont adressées à ce sujet au gouverneur de la province. De plus, des plaintes s'élèvent à cause de l'augmentation du port des lettres venant de Bruxelles et d'Anvers à destination de Leuze.
Afin de faire cesser les plaintes, le conseiller d'État, administrateur des Postes de La Haye, ordonne le 31 juillet 1827, l'établissement d'une distribution de la Poste aux lettres à Péruwelz, distribution relevant de la direction d'Ath. Le premier distributeur de Péruwelz, Mr Timmermans, nommé par l'Administration, ne touche pas d'appointements sur les fonds du Trésor ; il lui est alloué la rétribution ordinaire à payer par le public en sus du port, soit cinq centimes pour chaque lettre qu'il distribue et deux centimes et demi pour celles qu'il expédie vers un autre endroit.
Ce nouveau service est mis en vigueur le 15 août 1827 et le 6 novembre de la même année, le distributeur est chargé d'établir, à l'endroit le plus convenable de la ville, une boîte où le public pourra déposer ses lettres.
Les besoins se précisant d'année en année, la Direction des Postes à Bruxelles est rapidement alertée de l'impérieuse nécessité qu'il y a de donner à la population péruwelzienne et à celle des communes environnantes de plus larges facilités dans le domaine postal. C'est ainsi que, par arrêté royal du 8 janvier 1836, Léopold 1er décide l'érection d'une direction des Postes à Péruwelz.
Le premier bureau fut confié à Emmanuel Simon qui le tint dans sa maison, au bout du Pont-à-la-Faulx (ancienne maison Gailly). Le premier percepteur des Postes de notre ville est installé en ces fonctions le 22 février 1836. Il ferme ses dépêches à midi, et les lettres arrivant tant du royaume que de l'étranger, sont distribuées tous les jours dans le courant de la matinée. On acceptait lettres et paquets et aussi les envois de fonds. Le 22 octobre 1863 Mr Valcke le remplace et transfère le bureau de poste en son domicile Grand Place N° 19. En octobre 1872, son successeur fut Mr Romont, habitant la rue de Roucourt N° 15. Le bureau est transféré en son domicile (actuelle maison de son homonyme Romont) jusqu'en 1880.
Le gros problème restait le transport des dépêches. Dès que la ligne Tournai-Bruxelles fonctionna, le concessionnaire n'eut plus qu'à les acheminer vers Leuze. On fit confiance pour ce travail à Albert Kensier.
Après un service intérimaire, Ch. Ribeaucourt est désigné à la perception de Péruwelz, il la quitte pour Tournai en 1899. En 1886 il entame des démarches afin de pouvoir disposer de bureaux convenables, situés à un endroit fixe. Le 28 septembre 1887 l'Administration des Postes décide, afin d'éviter que le bureau ne change à chaque vacance de percepteur, de le situer à un endroit fixe, et l'installe à la rue de la Station N° 17. La Poste loua deux maisons contiguës appartenant à l'entrepreneur Mahieu (en face du château Dapsens, ancienne clinique, puis internat de l'Athénée Royal). Elle y restera pendant soixante ans...
Il est remplacé par Mr Dumont qui n'y reste pas un an. En 1900, le service postal a pris un sérieux développement. Les correspondances sont distribuées en ville par cinq facteurs locaux dont messieurs Lejeune, Boiberghe, Michez et Carlier, tandis que trois facteurs ruraux desservent les rues extérieures et les communes régies par la perception.
Clovis Tonneau commençait sa tournée à la Culbute, rue de Sondeville, Mr Bosquet au Mont-de-Péruwelz, Mr Vallée au Trieu Tamont pour la terminer à la Roë, tandis que messieurs Mauroy et Delcourt se partageaient les tournées commençant à la rue Neuve-Chaussée, avec les communes de Roucourt, Bury, Braffe, Thumaide et Rameignies. Mr Derzelle est ensuite nommé percepteur jusqu'en 1912. À ce moment, trois percepteurs vont se succéder en dix ans : messieurs Coulon, Huart et Blondiau puis c'est au tour de Mr Barbier (1923-28) et Mr Willot (1928-37), date à laquelle est nominé Mr Philippart. À sa retraite, en 1952, il sera remplacé par messieurs Deneubourg et R. Bachy.
Le 29 janvier 1940, les bureaux situés rue Astrid (rue de la Station) sont transférés à la rue Flament N° 12 jusqu’en 1979
Les locaux ne répondant plus aux besoins, la régie des postes décide de transférer le 26 novembre 1979 le bureau de poste dans l’ancien bureau des douanes, situé dans l’aile gauche de la gare rue des Français.
En 1987, le Ministre des travaux publics annonce l’installation du nouveau bureau de poste sur la Grand Place, à l’emplacement de l’ancienne justice de paix. La cérémonie officielle d'inauguration eut lieu le 16 décembre 1994.
Tony Nardella